Chercher le geste, dans la répétition, trouver le rythme, la bonne tension – pas trop mou pas trop raide, se créer des chances d’accidents en semant des perles là où il ne faudrait pas.
Passer son fil, le re passer, comme on revient sur ses pas, comme on se trompe de chemin pour rencontrer son destin.
Il y a dans le geste du tissage, une vérité enfouie et qui ne se nomme pas,
aussi simple et extraordinaire que les pas d’un homme qui marche.
Dans tout ce que nous faisons nous ne faisons qu’attendre, et c’est par impatience que nous mettons, entre nous et notre attente, une poussière de volontés et de désirs, seulement par impatience.
Christian Bobin, l’éloignement du monde